Situé en Afrique australe, près du Zambèze, le Zimbabwe a été rendu célèbre dès sa naissance, et pas uniquement par Bob Marley venu rendre hommage à la lutte d’indépendance de l’ex-Rhodésie.
Les visiteurs occidentaux au Zimbabwe sont habituellement surpris et frappés par le niveau artistique que les zimbabwéens considèrent comme normal. Des moindres objets usuels de village, comme un pot ou un panier tressé, se dégage une évidente sensibilité artistique et une grande attention portée aux détails. Les artistes eux-mêmes bénéficient d’une haute estime dans l’organisation sociale traditionnelle. Les centres de Harare et Bulawayo recherchent activement les meilleurs talents pour leur offrir une formation spéciale.
« Bien que les sculptures de l’école Shona soient de pures créations mêlant le figuratif et l’abstrait » , explique François Graner, « elles ne sont pas nées par hasard au Zimbabwe. Ce pays est, en effet, très riche sur le plan esthétique. Les gens ont l’habitude d’y rendre la vie plus belle au quotidien. »
Contrairement à de nombreux autres arts du Zimbabwe, la sculpture shona est récente et n’a pas de fonction traditionnelle, ni de signification rituelle. Pourtant, au même titre que la musique de Thomas Mapfumo, c’est la branche artistique qui aura le plus obtenu de reconnaissance internationale, non pas comme un grand art africain mais comme du grand art au sens large. Il s’agit d’un art moderne, puisqu’il est né dans les années soixante, et marie des influences africaines avec des techniques artistiques européennes.
© Le Plafond Ouvert, 2012